samedi 24 janvier 2009

23 - Mangeurs de porcs

Les gens de nos contrées, accoutumés depuis des générations à ingérer quotidiennement de la chair porcine vivent sans le savoir dans l'ignominie alimentaire. Le cochon, symbole de la fange, bête certes sensible mais puante, "ogresque", répugnante, sinistrement offre depuis des siècles sa chair abjecte aux populations grossières qu'elle engraisse.

En outre la viande du porc ressemble beaucoup, paraît-il, à la chair humaine quant à son goût. Ne serait-ce que pour cette raison, l'on devrait bannir définitivement ce mets de nos tables, le honnir résolument. Malheureusement les siècles l'ont solidement établi sur le trône indigne de nos faveurs gastronomiques...

Consommer la viande de ce rose animal qui hurle à fendre le coeur quand on l'assassine est un double crime. Crime contre la créature "objetisée" jusque dans ses derniers viscères mis en bocaux, crime contre le bon goût. Préparer du porc au repas, se délecter de la chair de ce quasi double de nous-mêmes : réjouissances pour le vulgaire, moeurs infâmes aux yeux de l'esthète !

Ce qui semble ordinaire, anodin au commun peut être exceptionnellement haïssable pour le bel esprit.

Je considère les mangeurs de porcs comme des dégénérés qui s'ignorent, d'aimables sauvages, de civilisés anthropophages, de raffinés barbares qui, habitués à la puanteur de l'esprit populaire, ne la sentent plus.

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