samedi 24 janvier 2009

9 - Le génie izarrien

Je suis un génie.

Par la qualité de mon esprit ? Par la hauteur de mes vues ? Par l'éclat, la profondeur de ma pensée ?

Fadaises ! Vanité !

Je suis un génie par la seule grâce de ma particule.

L'on pourrait penser que posséder passivement la particule ne saurait suffire pour faire d'un simple mortel un génie. Encore faudrait-il savoir la porter. Avec ou sans artifice. Ou la faire valoir. Avec ou sans panache. Voire stérilement l'exhiber à défaut de raison plus consistante...

Pas du tout !

La seule appartenance à l'espèce des "de" suffit. Le reste est pur bavardage.

Mon génie consiste en ma particule.

A l'état brut.

L'immense avantage de posséder la particule, c'est que son porteur n'a rien à prouver. Une alchimie mystérieuse s'opère chez l'élu qui le distingue définitivement du vulgaire. Quand un "de" vient au monde les fées de l'aristocratie baveuse, pédante et hautaine se penchent sur son berceau pour le marquer du sceau indélébile de l'izarrification. Ou, pour dire la chose autrement, de l'ennoblissement.

Bref, en authentique "de" que je suis, je n'ai rien à prouver et tout m'est dû.

Le miracle de la particule est là : le simple fait de la porter fait accéder au génie. La particule projette nécessairement son porteur dans les sphères supérieures et inatteignables (pour qui ne la possède pas) du génie.

En cela je suis un génie et on appelle d'ailleurs ce génie particulier, le "génie izarrien".

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